Comment réussir votre film en 3d relief ?

05.01. Le rôle du stéréographe pour PRESERVER LE CONFORT VISUEL :

Confort visuel préservé et effets relief les plus judicieux

mercredi 6 février 2008 par Laurent Verduci

Le confort visuel relief dépend essentiellement de paramètres liés à l’écriture du film, à sa durée, à sa mise en scène, aux choix des effets, à leurs intensités et à leurs fréquences.

Une approche empirique basée sur les statistiques établies sur les limites humaines de la perception du relief, permet de conserver le confort visuel au plus grand nombre de spectateurs. En effet chaque spectateur appréhende le relief différemment selon son âge, son état physique, le nombre de films déjà vus précédemment, etc.

Une approche mathématique, basée sur des calculs trigonométriques déterminant l’écartement des caméras et leur convergence, permet d’adapter à la taille de l’écran final de diffusion, l’intensité des effets relief et leurs localisations.

Choix des réglages relief en fonction de la taille de l’écran de diffusion : en fonction de la plus grande taille des écrans susceptibles de diffuser le film. Un film prévu pour un écran de 20m de base pourra toujours être projeté sur un écran de 2 m de base, au prix d’un relief très faible mais l’inverse engendre des écarts horizontaux gauche/droite trop importants ne permettant plus de fusionner le relief, créant nécessairement un inconfort visuel. (diplopie).

Choix de la durée des plans : Les plans relief sont nécessairement plus longs qu’en 2D afin de laisser le temps aux spectateurs d’explorer la profondeur de l’image, derrière l’écran et dans la salle. Si le choix narratif impose une durée plus courte, on diminuera l’intensité du relief afin de préserver le confort visuel.

Effets de fenêtre : effets de relief en profondeur, où les éléments sont perçus en arrière du plan de l’écran de diffusion. Ce sont les effets de base, quasi permanents du relief, renforcés, comme en 2D, par la mobilité des caméras. Effets esthétiques valorisant la beauté du cadre et de la mise en scène.

Effets de jaillissement : effets de relief de durée limitée, provoqués par la sortie d’écran d’éléments en direction des spectateurs. Effets narratifs spectaculaires renforçant les rebondissements, l’intensité dramatique… permettant aux spectateurs une immersion dans l’histoire. Ces éléments ou parties d’éléments en jaillissement doivent être impérativement contenus dans le champ des caméras sous peine d’ inconfort visuel.

Justification des effets de jaillissement : par la créativité d’un scénario justifiant chacun de ces effets spectaculaires (réclamés jusqu’à présent à la fois par le Producteur et le Public). A choisir avec parcimonie pour garantir des effets relief de qualité tout en préservant un confort visuel optimal.

Choix de la vitesse d’apparition du Jaillissement : ni trop lente, ni trop rapide. Doit laisser le temps nécessaire et suffisant aux spectateurs pour s’habituer à cette apparition. Celle-ci peut être rapide si l’intensité de l’effet est faible et lente si l’intensité est forte, pour préserver le confort visuel.

Choix de l’intensité du Jaillissement : en fonction de la taille de l’écran, du scénario et de l’émotion recherchée auprès des spectateurs. Effet pouvant être parfois réalisé en deux temps, faible puis fort, afin de renforcer l’effet final. Choix technique, narratif et artistique.

Choix de la durée du Jaillissement : Choix techniques d’une durée minimale afin que la vision des spectateurs s’adapte à cet effet et d’une durée maximale afin de préserver le confort visuel. Egalement en fonction du scénario, de l’intensité de l’effet et de la durée du film.

Choix de la fréquence des Jaillissements : Un savant dosage entre la fréquence des jaillissements, leurs différentes intensités, et la durée du film, permettra de garder un rythme narratif équilibré dans un confort visuel préservé.

Choix de la Profondeur de champ : préserver la profondeur de champ maximale afin de laisser la possibilité au spectateur d’explorer tout l’espace relief devant lui sans gêne. Si on limite la profondeur de champ, le spectateur, convergeant naturellement aussi sur les zones floues ne pourra jamais faire lui-même la mise au point.

En 3D-relief, plus la taille de l’écran remplit le champ visuel, plus on se rapproche de la vision naturelle, et plus le flou devient inconfortable car bridé ; à nuancer cependant selon le discernement oeil gauche et oeil droit des textures des éléments composant ce flou imposé dans l’espace.

Choix des raccords relief entre plans : suivant l’intensité des effets relief et la position du point de convergence, d’un plan à l’autre, les écarts peuvent être trop importants et agressifs.

Le changement de localisation dans l’espace du point d’accroche du regard, d’un plan à l’autre, peut également entraîner un inconfort visuel. D’où la nécessité d’une écriture adaptée et d’un étalonnage relief spécifique au montage, voire même à la captation, en diminuant la base stéréoscopique de la fin du plan précédent et du début du plan suivant.

Choix du type de relief en fonction des entrées de champ, latérales ou verticales :

Le spectateur ressent un inconfort visuel si l’un de ses yeux voit trop longtemps une partie d’élément que l’autre oeil ne perçoit pas encore dans l’entrée de champ latérale. Cela ne pose pas de problème en entrée de champ verticale puisque nos deux yeux voient le même type d’information, au même instant. Un savant dosage entre intensité du relief et vitesse d’entrée de champ sera à déterminer.

Choix des vitesses, accélération et trajectoires des caméras : les mouvements doivent être fluides, lents, avec de faibles accélérations ou décélérations et des trajectoires en courbes larges.

Si le scénario impose des effets rapides éloignés des préconisations ci-dessus, on optera pour un plus faible relief, à l’extrême les axes optiques des caméras gauche et droite seront peu à peu confondus de manière à filmer en quasi monoscopie et préserver le confort visuel.

Chasse aux fantômes : Chaque œil perçoit plus ou moins le fantôme de l’image destiné à l’autre œil, les systèmes de diffusion -filtres et lunettes polarisants, lunettes à cristaux liquides…- n’ayant pas un pouvoir séparateur absolu. Il faut donc limiter le contraste trop fort entre les éléments en avant et en arrière plan, en fonction de l’intensité des effets relief et des disparités horizontales créées.

Choix du réglage des caméras en parallèle ou en convergence suivant la taille de l’écran :

Seule la totalité du champ visuel rempli par un écran type IMAX 3D, justifie de régler le relief en parallèle. La vision périphérique floue du spectateur, dont l’intérêt visuel reste au centre de l’écran, permet de supporter le jaillissement total du film dans la salle. En l’absence d’une « floating windows » pertinente, la base stéréoscopique des caméras devra être diminuée et adaptée à la taille de l’écran de diffusion de façon à préserver le confort visuel des spectateurs.

Afin de remplir intégralement l’espace relief situé devant les spectateurs jusqu’à l’infini, les points homologues des lointains projetés sur l’écran final de diffusion devront être distants d’environ 65 mm. Cela demande donc une anticipation du relief dès le réglage des caméras virtuelles ou réelles.

Choix du réglage de la lumière pour que le cadre disparaisse :

Pour immerger le spectateur dans l’Image, il faut remplir son champ visuel, régler la scène en jaillissement et estomper progressivement les zones où les éléments coupent les bords du cadre.

Pour cela la lumière est diminuée progressivement vers les bords. Le volume de la scène filmée semble être entièrement dans la salle.

Voir "Les Ailes du courage" de "Jean-Jacques Annaud" (1995)

Choix de la base stéréoscopique en fonction de la taille de l’écran :

Quelle que soit la taille de l’écran de projection, les points homologues des objets les plus éloignés vers l’infini ne doivent pas être distants de plus de 65 mm sous peine de divergence oculaire pour le spectateur. Les réglages relief vont donc être prévus en fonctionde la taille de l’écran définitif de projection.

Si l’on souhaite projeter le même film sur un écran plus petit, le relief sera amoindri mais le confort visuel préservé.

Si l’on souhaite projeter le même film sur un écran plus grand, la distance entre les points "homologues" (identiques) des "lointains" (éléments discernables les plus éloignés vers l’infini) va augmenter proportionellement par rapport à la base de l’écran et donc dépasser ces 65mm. Il y aura donc une divergence inacceptable pour notre cerveau.

Document de base déposé à la SCAM le 20/12/2007.

E-mail : laurent.verduci@free.fr

Mobile : 06 72 10 19 98


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